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La royale cathédrale de Reims

  • Lavoyageusebruchoise
  • 17 déc. 2023
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 janv.

Dans le labyrinthe des ruelles pavées de Reims, au cœur de la région champenoise en France, se dresse un monument majestueux qui incarne à la fois l'essence de l'Histoire et l'éclat de la spiritualité : la cathédrale de Reims.


Cet édifice emblématique, dont l'histoire s'étend sur des siècles, est bien plus qu'un simple chef-d'œuvre architectural. C'est un témoin silencieux des tumultes de l'Histoire de France, ayant survécu à la Révolution française, aux deux guerres mondiales et à d'innombrables épreuves du temps. Chaque pierre de sa structure gothique raconte une histoire, chaque vitrail illumine le passé glorieux de la nation.


La cathédrale de Reims, également connue sous le nom de Notre-Dame de Reims, a été le théâtre de couronnements royaux, accueillant des monarques et des dignitaires du monde entier au fil des siècles. C'est aussi un lieu où l'art rencontre la spiritualité, où la lumière du soleil danse à travers les vitraux pour créer une symphonie de couleurs dans l'espace sacré.

Dans cet article, plongeons ensemble dans les mystères de la cathédrale de Reims en découvrant son architecture sublime, en explorant les récits fascinants qui entourent ses murs, et en s’immergeant dans son atmosphère enchanteresse qui en émane.



L’évolution de la Cathédrale de Reims

Cette icône architecturale a connu des transformations et des métamorphoses majeures au fil des âges. Découvre comment cette majestueuse cathédrale a évolué, s'adaptant aux styles artistiques changeants, aux bouleversements politiques et aux besoins spirituels de son époque.


La cathédrale primitive

Au début du Ve siècle, Nicaise, évêque de Reims, érigea la première cathédrale rémoise sur d'anciens thermes gallo-romains, non loin de la basilique précédente des Saints-Apôtres.

Cette cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, devint le théâtre du baptême de Clovis par l'évêque Remi de Reims un 25 décembre, entre 496 et 499.


En 816, Louis le Pieux devint le premier monarque français couronné à Reims, soulignant le besoin de rénovation de la cathédrale. Sous l'archevêque Ebbon, entre 816 et 846, la cathédrale fut largement reconstruite sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Cette seconde cathédrale fut ornée de dorures, de mosaïques et de sculptures, et elle fut consacrée en présence de Charles le Chauve en 862.


À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumina la cathédrale carolingienne. Au XIIe siècle, l'archevêque Samson fit démolir la façade et sa tour pour ériger une nouvelle façade encadrée de deux tours, et débuta la construction d'un nouveau chœur et de chapelles à l'est de la cathédrale. En fin de siècle, la nef et le transept étaient de style carolingien, tandis que le chœur en construction et la façade appartenaient au premier art gothique.




La construction d’une nouvelle cathédrale

En 1210, les Annales de saint Nicaise rapportent qu'un incendie a détruit la cathédrale de Reims le 6 mai, lors de la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine, le même jour qu'une éclipse de lune, bien que la seule éclipse visible à Reims à cette époque ait eu lieu le 28 février 1207.


L'archevêque Albéric de Humbert a posé la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, en raison de l'incendie qui avait détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se sont succédés sur le chantier : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons. Des émeutes ont provoqué l'arrêt du chantier jusqu'en 1236.


Les voûtes et les arcs-boutants ont été construits entre 1236 et 1241, et le sanctuaire a été livré au chapitre en 1241. Le transept et la nef ont été avancés, avec la construction des quatre travées occidentales et de la façade, qui a débuté après la démolition de maisons en 1252. Les travaux de gros œuvre ont été terminés vers 1275.


Cependant, un nouvel incendie en 1481 a endommagé la cathédrale, entraînant la destruction de la charpente, du grand clocher central et des galeries du toit. Malgré cet incident, le chantier de reconstruction a repris rapidement, soutenu financièrement par les rois Charles VIII et Louis XII, bien que les travaux aient été suspendus avant l'achèvement des flèches en 1516.



De cathédrale royale à cathédrale “martyr”

Malgré sa signification symbolique en tant que lieu de sacre royal, la cathédrale de Reims a été relativement épargnée par les troubles de la Révolution française, contrairement à d'autres cathédrales comme celle de Chartres, qui a été sérieusement menacée. Bien que certaines statues aient été endommagées et des éléments comme le sceptre et la main de justice aient été détruits, la cathédrale a été transformée en magasin à fourrage pendant cette période. En 1860, Eugène Viollet-le-Duc a dirigé les travaux de restauration de la cathédrale.


La cathédrale de Reims a été qualifiée de "cathédrale martyre" en raison des événements tragiques qui l'ont touchée pendant la Première Guerre mondiale. Dès le début du conflit en 1914, elle a été bombardée par les Allemands. Les premiers obus ont touché la cathédrale le 4 septembre 1914, peu avant l'arrivée des troupes allemandes dans la ville. Les bombardements ont repris le 14 septembre, causant d'importants dégâts. Le 19 septembre, vingt-cinq obus ont frappé la cathédrale, provoquant un incendie qui a détruit la charpente, le grand clocher central et les galeries du toit.



Malgré les dégâts, la cathédrale a été restaurée sous la direction d'Henri Deneux, avec l'aide de mécènes américains et de la société des "Amis de la cathédrale". Le chantier a débuté en 1919, et la restauration de la façade occidentale et de ses sculptures a été réalisée par étapes successives.


Plus tard, en 1962, la réconciliation franco-allemande a été officiellement scellée sous les voûtes de la cathédrale de Reims, même si celle-ci avait été intentionnellement bombardée en 1914 par l'armée allemande pour affaiblir le moral français. En 1996, lors de sa visite pastorale en France, le pape Jean-Paul II est venu à la cathédrale de Reims pour célébrer le 1 500e anniversaire du baptême de Clovis.


Aujourd'hui, la cathédrale de Reims est un symbole de résilience et de persévérance, rappelant le pouvoir de la reconstruction face à l'adversité.


Du beau monde en la Cathédrale de Reims

Au fil des siècles, la cathédrale de Reims a été le cadre de nombreux événements prestigieux, notamment les couronnements royaux.


Un baptême célèbre

Le baptême de Clovis, roi des Francs, symbolise sa conversion à la foi chrétienne, un moment historique dont la date exacte est incertaine. Selon la tradition, cette cérémonie a eu lieu le 25 décembre, soit la nuit de Noël, à Reims, mais les historiens débattent encore sur la date précise. Longtemps, on a pensé que le baptême a eu lieu en 496, après la bataille de Tolbiac, mais il semble plus probable qu'il se soit déroulé en 498 ou 499, voire encore plus tard, en 505 ou 508.


Ce baptême revêt une importance historique, devenant au fil des années l'un des événements majeurs de l'histoire de France, particulièrement pour la monarchie et la nation française. C'est ce baptême qui a conduit les futurs rois de France à porter le titre de « fils aîné de l'Église », à partir de Charles VIII.


Néanmoins, la réalité de cet événement demeure entourée de mystère. Les sources historiques sont limitées, et même si le baptême est un fait avéré, les détails, tels que le lieu, la date et les circonstances précises, restent obscurs. Néanmoins, une légende entoure le baptême de Clovis, impliquant une colombe qui aurait apporté la Sainte Ampoule contenant le Saint chrême. Cette légende contribue à la perception du baptême comme un événement miraculeux.


La conversion de Clovis est souvent associée au rôle déterminant de Clotilde, son épouse chrétienne, et à une promesse faite à Dieu lors de la bataille de Tolbiac. Cependant, les motivations réelles de Clovis pour sa conversion restent l'objet de spéculations. Certains y voient une véritable évolution spirituelle, tandis que d'autres pensent que c'était une décision politique visant à renforcer son autorité en obtenant le soutien des élites gallo-romaines christianisées. Le baptême de Clovis, qu'il soit un acte sincère de foi ou une stratégie politique, est devenu un élément essentiel de la construction du récit national français.



Un lieu de sacres royaux

À partir du règne d'Henri Ier en 1027, le lieu du sacre des rois de France est définitivement fixé à Reims, en raison du prestige de la Sainte Ampoule et du pouvoir politique des archevêques de la ville. Tous les rois capétiens se sont fait sacrer à Reims, à l'exception de sept d'entre eux, qui ont été sacrés ailleurs pour diverses raisons.


Un événement marquant a été le sacre de Louis IX en 1226, lorsque la cathédrale était encore en construction. Le sacre de Charles VII en 1429 a une importance particulière, car il a inversé le cours de la guerre de Cent Ans grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc, dont la statue trône sur le parvis de la cathédrale.


La cathédrale elle-même glorifie la royauté, avec des représentations de rois et de reines sur sa façade, dont Clovis, entouré de sa femme Clotilde et de l’évêque Remi.


Depuis le 8 octobre 2016, une plaque à l'intérieur de la cathédrale présente la liste des trente-et-un rois sacrés à Reims, témoignant de l'importance historique de ce lieu emblématique pour la monarchie française.


Voici la liste des 33 rois sacrés en la Cathédrale de Reims :

  • 1027 : Henri Ier par Ebles Ier de Roucy.

  • 1059 : Philippe Ier par Gervais de Belleme.

  • 1129 : Philippe de France par Renaud II.

  • 1131 : Louis VII par Innocent II.

  • 1179 : Philippe II par Guillaume aux Blanches Mains.

  • 1223 : Louis VIII par Guillaume de Joinville.

  • 1226 : Louis IX par Jacques de Bazoches.

  • 1271 : Philippe III par Milon de Bazoches.

  • 1286 : Philippe IV par Pierre Barbet.

  • 1315 : Louis X par Robert de Courtenay-Champignelles.

  • 1317 : Philippe V par Robert de Courtenay-Champignelles.

  • 1322 : Charles IV par Robert de Courtenay-Champignelles.

  • 1328 : Philippe VI par Guillaume de Trie.

  • 1350 : Jean II par Jean II de Vienne.

  • 1364 : Charles V par Jean III de Craon.

  • 1380 : Charles VI par Richard Picque.

  • 1429 : Charles VII par Regnault de Chartres.

  • 1461 : Louis XI par Jean II Jouvenel des Ursins.

  • 1484 : Charles VIII par Pierre de Laval.

  • 1498 : Louis XII par Guillaume Briçonnet.

  • 1515 : François Ier par Robert de Lenoncourt.

  • 1547 : Henri II par Charles de Lorraine.

  • 1559 : François II par Charles de Lorraine.

  • 1561 : Charles IX par Charles de Lorraine.

  • 1575 : Henri III par Louis I de Guise.

  • 1610 : Louis XIII par François de Joyeuse.

  • 1654 : Louis XIV par Simon Legras.

  • 1722 : Louis XV par Armand Jules de Rohan-Guémené.

  • 1775 : Louis XVI par Charles Antoine de La Roche-Aymon.

  • 1825 : Charles X par Jean-Baptiste de Latil.



Un lieu de pèlerinage pour célébrités politiques ou religieuses

Au cours du XIXe siècle, tu aurais été témoin de la venue de personnalités éminentes à la majestueuse cathédrale de Reims, chacune contribuant à l'histoire et à la renommée de ce lieu emblématique.


Des membres de la royauté, des présidents et des intellectuels ont foulé les pavés de ce sanctuaire chargé d'histoire. La cathédrale a accueilli des événements historiques, comme la visite du pape Jean-Paul II en 1996 pour célébrer le 1500e anniversaire du baptême de Clovis, renforçant ainsi le lien entre l'Église et le peuple français.


Les rois et les reines de France ont honoré le lieu de leur présence, perpétuant la tradition de la cathédrale en tant que lieu sacré et symbole de la royauté. Des hommes d'État, dont le célèbre général Charles de Gaulle, ont également visité ce site historique, soulignant son importance dans l'identité nationale française.


Des artistes, des écrivains et des penseurs ont puisé l'inspiration dans l'atmosphère sacrée de la cathédrale, y trouvant un refuge créatif et spirituel. À chaque époque, la cathédrale de Reims a été le témoin silencieux de ces rencontres, offrant son espace solennel aux figures marquantes du XIXe siècle et de chaque siècle ultérieur, continuant ainsi à fasciner et à inspirer les générations futures.



En conclusion, alors que tu atteins la fin de cet article, tu peux ressentir la richesse incommensurable de l'histoire qui imprègne la cathédrale de Reims. De son humble début à la magnifique structure gothique que nous connaissons aujourd'hui, cette cathédrale incarne une grande partie du patrimoine culturel de la France. De Clovis à Jeanne d'Arc, de Louis XVI à Charles de Gaulle, elle a été le témoin silencieux de moments cruciaux de l'histoire de la nation. Sa majesté architecturale, sa signification religieuse profonde et son rôle central dans le couronnement des rois en ont fait un lieu incontournable pour les Français et un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.


Lorsque tu te tiens devant cette merveille d'architecture, tu ressens l'héritage de générations passées et tu te rends compte de la force de l'âme humaine qui a érigé de tels monuments. Que ce soit pour sa beauté visuelle, son importance religieuse ou son rôle historique, la cathédrale de Reims continue de captiver l'imagination et de susciter l'admiration. Alors, que tu aies déjà visité cet endroit extraordinaire ou que tu rêves d'y aller un jour, la cathédrale de Reims demeurera à jamais un trésor culturel et spirituel de la France, à explorer et à chérir.

2 commentaires


Invité
26 juil. 2024

Très bel article, merci ! Je suis impatiente de découvrir cette belle et majestueuse cathédrale avec autant d'histoire !

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prisciliakraushar
prisciliakraushar
03 août 2024
En réponse à

Merci ! Je suis ravie que l'article te donne envie de découvrir cette cathédrale royale ! Elle est assez impressionnante.

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